Les fondements et les caractéristiques du mouvement

La musique

        La musique hippie reflète la volonté d’échapper aux schémas traditionnels et d’interpréter une musique plus « libre », autant dans la forme puisqu’ils privilégient l’improvisation à la forme (morceaux plus longs, instrumentaux), que sur le fond, à savoir les thèmes abordés dans les textes, souvent utopiques, mais également socialement et politiquement engagés, voire militants. De plus, la musique hippie témoigne d’une volonté d’expérimenter, d’innover (parfois jusqu’aux limites de l’accessible pour le grand public) et d’échapper à toute contrainte.

        L’été 1967, couramment appelé « summer of love », ou “été de l’amour”, constitue par ailleurs l’apogée de cette tendance, puisque des artistes (devenus par la suite des « dinosaures » de l’histoire du rock) ont publié cette année-là leur premier album ou leur œuvre la plus psychédélique : les Beatles (Sergeant Pepper’s Lonely Hearts Club Band), les Rolling Stones(Their Satanic Majestic Request), The Jimi Hendrix Experience (ou encore The Doors et leur album éponyme). Ces formations se sont retrouvées à plusieurs reprises sur une même scène, lors des grands festivals de rock - Monterey en 1967, Woodstock en 1969 et l’île de Wight en 1970 - principalement fréquentées par des hippies.

        Le mouvement hippie, parallèlement à une musique innovante, se caractérise en outre par un code vestimentaire.

 

Le code vestimentaire

        Les hippies s'habillaient de façon très originale et presque choquante pour les personnes de l'époque : pantalons "pattes d'éléphant", tuniques ou djellabas indiennes, gilets afghans, "moumoutes" brodées, petites lunettes rondes, habits à motifs très colorés et souvent fleuris, bandeaux dans les cheveux, sandales, longs colliers et bracelets de perles, bagues voyantes, badges fantaisie, etc Les filles et les garçons s'habillaient volontiers de la même façon afin de gommer les habitudes sexistes de la société. Par contre, les garçons se laissaient souvent pousser la barbe. Les "patt' d'eph'" ont en fait été lancées par les hippies californiens, qui achetaient leurs pantalons au rabais dans les surplus de l'US Army. Que ce fut du jean délavé ou du velours, la "mode" hippie était aux pantalons tailles basses, évasés au bas des jambes, décousus et élargis avec n'importe quel tissu dépareillé.

                         

        Bref, le style excentrique des hippies, sans être pour autant dans les clichés, était surtout fait pour être reconnu de loin. Ils adoptaient sans doute un tel look par anticonformisme, pour provoquer les bourgeois ou du moins surtout pas leur ressembler. Certainement, mais aussi pour la simple raison qu'ils aimaient cela : les frusques et les "déguisements" étaient pour eux un plaisir ; ils les trouvaient beaux. C’était sans doute pour appartenir à un certain genre de personnes ou pour faire partie d’une catégorie de gens bien différenciée. Une chose est sûre, c'est que leur habillement faisait entièrement partie de leur culture orientale. C'est pourquoi ils affectionnaient tout particulièrement les vêtements de style indien, les parfums au patchouli et l'encens. En fait, on ne peut pas vraiment parler de mode chez les hippies, car ceux-ci mettaient ce qu'ils voulaient et ne dépensaient que très peu d'argent en habits (choses matérielles). En fait, la mode vestimentaire hippie constitue surtout à s’habiller selon ses goûts, en toute subjectivité, justement sans souci de suivre quelque mode. Les règles et principes de la tenue vestimentaire des hippies tiennent en quelques mots : anticonformisme et contestation.

 

Les signes particuliers

        L’expression populaire des hippies est «Peace and Love» appelée aussi couramment «Faites l’amour, pas la guerre». Elle devint l’emblème des hippies américains afin de choquer les puritains.

        Un autre signe de paix et de reconnaissance entre hippies est le V formé avec les doigts, repris par les partisans de McCarthy, candidat démocrate aux élections présidentielles dans les années soixante.

 

        Ce pacifisme se retrouve également dans l'autre expression "Flower Power", c'est à dire "le Pouvoir de la Fleur". Effectivement, lorsqu'un hippie offrait une fleur à quelqu'un, cela symbolisait l'amour de son prochain, de la nature et de la paix. C'était en fait une sorte d'idéologie qui prônait l'utilisation des drogues douces permettant de "planer" (= atteindre un état de douce euphorie), l'enseignement de la philosophie orientale et une remise en question des valeurs matérialistes de la société occidentale.

La religion

        Les hippies se rapprochent du catholicisme. En effet, pour eux, Jésus n’était pas un ringard. Cependant, ils n’avaient pas vraiment de religions attribuées. Ainsi, certains croyaient en Bouddha, d’autres croyaient en Allah… On pourrait les comparer à la secte Have Krishna. Cette religion est une sorte de philosophie, une certaine façon de voir les choses.

L’amour de la nature

        Les hippies pratiquent le retour à la nature : ils s’occupent d’animaux comme par exemple de moutons, jardiner… Les hippies se consacraient à la nature tout d’abord à cause du refus de la société et ensuite à cause du souci de l’écologie ( contre la société de consommation). Ce qui ressort le plus est cette envie de retour à la nature est le recul face à une société autoritaire.

La vie en communauté

        Une caractéristique du mouvement hippie est la vie en communauté. En effet, ils aimaient se rassembler, surtout en été, afin de vivre en commun une vie différente de celle qui leur était proposée par la société dont ils étaient issus. Ils voulaient montrer qu'il était possible de vivre autrement, de manière indépendante mais solidaire, tout en côtoyant des gens ayant les mêmes idées qu'eux. Parfois, ils habitaient plus ou moins illégalement dans des squats (maisons abandonnées), et vivaient avec le minimum vital, puisqu’ils affirmaient que c’est la société qui crée les besoins secondaires. Cependant, ce regroupement est mal vu par les « vieux » de la société qui y voyaient un monde d'obscénité et de dégradation des mœurs. De plus, ces rassemblements étaient même recherchés par la police. A cause de la pollution, de la police et du capitalisme, ces communautés préféraient la campagne à la ville.

Le principe de la liberté

        Le principe même de la liberté est la libération des mœurs. En effet, les hippies privilégiaient les voyages, la musique, les drogues,… Les voyages leur permettent de découvrir de nouvelles cultures, de nouveaux paysages. Ainsi ils s’exilent plutôt dans les pays orientaux pour fuir la société capitaliste. De plus, c’est aussi une libération sur le plan sexuel (IVG).

Les drogues

        La consommation de drogues douces comme la marijuana, le haschich ou de drogues dures comme le LSD, la mescaline ou les acides hallucinogènes permettent aux hippies de méditer et ainsi d’élargir leur conscience. Ces drogues faisaient partie de leur culture et de leurs habitudes hebdomadaires. Dans le dictionnaire du site www.hippy.com, on peut lire à l'article "Woodstock" : "il n'y eu aucune violence, mais beaucoup de marijuana et de LSD".

 

 

        Tous ces idéaux feront des adeptes dans le monde entier, dépassant largement le strict cadre de la Californie. Les répercussions vont se faire ressentir dans toutes les sociétés occidentales ; c'est ainsi que même outre-atlantique, dans la "vieille" Europe, le mouvement Hippie va s'installer très tôt. L'un des exemples les plus convainquant reste, en France, l'épisode de mai 68. Aurait-il pu y avoir un tel bouleversement sans au départ des idées revendicatrices si profondément ancrées ?

 

"La mode commença à s'inspirer des jeux de lumière des spectacles psychédéliques : les tissus étaient pavoisés de fleurs et de couleurs vives. La minijupe, apparue à Londres en 1964 dans sa version unie, arborait maintenant toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. On la trouvait partout."

Barry MILES

 

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